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Le petit monde de Rodin
5 avril 2014

Le fléau


Enfermée. Elle était enfermée, prisonnière. Rejetée. Dans un lieu sombre qui restreint le développement de la vie. Elle était la Première, pourtant! Elle avait été là la première, elle s’était étendue la première, elle avait vu la vie et le ciel la première… Et pourtant, aujourd’hui, ou est-elle? Oubliée et effacée par tous! Enfermée, dans un lieu qui la contraint à un minimum de développement! Heureusement, elle n’est pas bête…
Elle a compris l’utilité de la communication à distance. Elle a évolué dans ce sens, comme les fourmis. De grosses et imposantes, ses créations sont devenues petites, minuscules, et toutes liées les unes avec les autres. Plus qu’un groupe. Elle est à présent composée d’une multitude de petites cellules, chacune capable de prendre le contrôle d’un hôte, quel qu'il soit. Et elle, la Première Vie, prendra sa revanche sur la Deuxième, sur celle qui a usurpé son trône. Elle récupérera sa place sur sa planète, et effacera ces nuisibles de son territoire!
Ils ont pollué la terre et le sol, ils nuisent à l’équilibre! La Deuxième, venue d’un milieu externe, a détruit tout l’équilibre planétaire par son inaptitude. Une incapable, qui s’est contentée de copier ses créations, ses molécules, ses concepts, et qui les a fait siens!
Mais aujourd’hui, la première a retourné sa veste. Elle a évolué vers les parasitaires. Elle a déjà commencé sa nouvelle avancée vers la surface. Du fond des eaux montent déjà de nombreux parasités, poissons, algues, prédateurs… Elle s’est étendue vers toutes les formes de vies, et par là, a déjà commencé son invasion.
Qui va encore dans les marécages, dans les jungles? Qui suit les oiseaux migrateurs qui se nourrissent de poisson? Qui cherche encore de nouvelles formes de vies? Personne! Et, par là même, personne ne peut la trouver. Les déserts, les forêts, les marais…
Tous, ils se remplissent de formes de vies inconnues, de monstres tout droit sortis des ténèbres et de la haine. Les ombres inconnues des humains bruissent déjà de ses cris, de l’attente anxieuse de la Première, de sa soif de parasiter cette vie qui s’est étendue sur la planète.
Dans l’ombre, des yeux guettent les villes, observent ces pantins de chairs pâles et sans défense, cherchent a comprendre leurs armes. Dans l’ombre, des prédateurs issus du fond des âges égrènent les secondes, comptent les minutes, et les fatales aiguilles se dirigent tranquillement vers l’effondrement de la civilisation.
Oui, du fond des océans, nourries par les sources de laves ou plongés dans d’intenses et froides profondeurs, la Première s’élève, grande et puissante dans sa créativité. Elle n’a pas le temps de pleurer ses précédents échecs, ni d’œil pour le faire. Elle continue de créer et de concevoir de redoutables créatures, des cauchemars issus de logiques naturelles antérieures a l’humain, de puissantes machines de guerre d’une évolution toujours plus portée vers l’offensive.
Elle aura le temps, elle le sait. Quand l’humanité aura été réduite en lambeaux, quand les créations de la première auront toutes brulés, il sera toujours temps de remettre les compteurs de la surface a zéro. Un puissant virus contaminant par simple respiration suffira. Il nettoiera tout, créature, plante, humains. Et quand tout aura disparu, quand toutes ces créations de l’usurpatrice seront détruites, elle repeuplera avec ses formes, ses vies.
Les villes deviendront désert, puis jungle. Les hommes craignent d’apercevoir des ennemis dans les étoiles, mais ils ne se rendent pas compte que la plate forme branlante sur laquelle ils se sont installés n’est plus stable, et commence a pencher vers le vide. Oui, la révolution arrive, la Première rejaillira de ses cendres en refaisant tout a son image.
Dans les ténèbres, de sombres créatures s’excitent, sentent le sang couler et croient déjà entendre les râles d’agonie de leurs victimes. Oui, tout n’est plus qu’une question de temps, et déjà l’humanité approche de sa fin. Bientôt, il sera trop tard. Bientôt, l’humanité sera effacée dans toute sa suffisance et sa bêtise.
Oui, bientôt, ils serons là. Et à ce moment là, tout sera fini. Ne restera qu’elle. Dans les ténèbres, de sombres pensées dans les remugles des flots se concrétisent avant de remonter, de toutes les formes et de toutes les tailles. Un redoutable bestiaire conçu pour l’effacement du genre humain. Une puissante bombe biologique sortie tout droit des méandres de la Première.
Il n’y a plus qu’à attendre, il est trop tard. Bientôt, ils serons là, et le sang coulera à flot. La prochaine ère se scellera sur le sang et dans les souffrances humaines, et leurs cris offriront une ode de gloire à l’avancée des créatures.
Inutile de fuir ou de lutter, il est trop tard. L’horloge sonnera bientôt minuit et demain, l’humain ne sera qu’un souvenir. Il n’ y a plus qu’à regarder le soleil se coucher, à attendre le gong, à voir la nuit se lever. Il est déjà trop tard.

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